Depuis la navette la vision du cône résiduel de particules semblait pulser, s'ouvrant et se refermant en spasmes incontrôlés. Puis une accélération des pulsations et un semi affolement du navigator. Vous pouvez voir des reflets de systèmes lointains et de vaisseaux. Certains trop récents pour être ici, d'autre trop vieux pour avoir survécus. Une bataille se joue alors sous vos yeux entre entités fantomatiques. Tout se mélangent entre flashs, bruits et silences. Par moment plus un son n'existe, par moment le vacarme vous assourdis.
Là. Sans comprendre pourquoi. Un tir. Il provient de la navette. Votre navette.
La déflagration vous projetant hors de l'espace et du temps. Vous n'êtes pas dans le warp, votre navigator ne voit rien. Vous n'êtes pas dans l'espace car il n'y a pas de brume dans l'immensité du vide.
La brume noirâtre s'écoule en une sorte de tube dans lequel vous surnagez à bord de votre navette. Au loin une lueur.
12h plus tard l'oxygène vous manque un peu et le sommeil vous prend en son étreinte. L'air est vicié. Vos songes sombres sont flous. C'est un bruissement qui vous remet en lumière. Des serviteurs s'activent autour de vous. Vos poumons sont douloureux. les néons grésillant vivement pour vos yeux encore habitué à l'obscurité.
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La voix mécanique de l'apothicaire vous laisse présager de l'endroit où vous avez été réanimé.
"Le protocole de réanimation n'est pas encore totalement achevé. Votre constitution m'a compliqué la tâche. Mais vous vous en remettez mieux que je ne l'eut pensé."
"Frère Augustus, St Heimlich vous réclame !"
"Son protocole de veille était largement entamé, comment est-ce possible ?"
"Venez. Son trouble est grand."
Aucune image de ce qui s'est passé n'est cohérente dans votre tête. (Test de Fm à -20). Le lieu est blanc immaculée ce qui vous donne passablement la migraine. De nombreux servocranes vont et viennent apportant ou repartant avec leurs lots de parchemins, tablettes, capsules et objets non identifiés.
La fatigue vous pesant encore, le sommeil vous reprend. A votre réveil vos liens ont disparus et la pièce a rétrécie tout en étant beaucoup plus sombre. Le colosse de métal rouge vous scrute, son regard vert pénétrant vous transperce l'âme. Ce n'est pas de la terreur ou de la peur face à la mort, mais bien la peur du jugement par les yeux de l'empereur.
"Vous n'êtes pas sorti d'un saut warp, votre navette n'en a pas les facultés. Dans une trans issue de son sommeil, votre navigator se plaignait d'avoir perdu la vue, hors l'oeil de l'empereur ne vacille jamais ! Par quelle hérésie xénos ou diabolique avez-vous réussi à venir ici en Ultima Segmentum ?"